La naissance d'une passion

     Une forêt de chênes. Une source ruisselante à travers les arbres. Une pierre ornée d’une plante fossilisée. Et puis l’oubli de cet objet posé sur une étagère….

35 ans plus tard, la révélation. Après des recherches et des expertises, la plante gravée depuis très longtemps nous donne son nom : fougère. Commence alors un voyage dans le temps de plusieurs millions d’années…

La curiosité me pousse d’abord à retourner dans les forêts, les montagnes, les régions  pour connaître un peu mieux ces plantes, leurs milieux de vie et leur manière de se reproduire. Puis c’est l’apprentissage des naissances avec ces millions de grains de poussière que l’on appelle des spores. Patience. Persévérance.

 

Des expériences enrichissantes et des recherches continuelles

     Au fil du temps, la magie s’opère et les expériences se multiplient. Beaucoup de recherches dans les livres, beaucoup de temps à observer et à comprendre.  Puis des amis commencent à me ramener des spores ramassées au cours de leurs voyages ; des fougères sont achetées dans les foires aux plantes et chez les pépiniéristes à l’étranger. Un réseau de relations se créé. Des contacts sont pris avec des universités sur les 5 continents. Des documents et des spores me sont fournis ; des connaissances botaniques sont échangées. Pour mieux les étudier, je dessine les fougères, une par une. Plus de 60 dessins sont ainsi faient. Observer. Dessiner, encore et encore.

 

Une culture naturelle au rythme des saisons

     Deux serres sont ainsi construites et plus de 80 fougères différentes sont installées. Elles sont cultivées sans engrais, sans traitement chimique. Le rythme de la vie naturelle s’installe au fil du temps. Les plantes se reproduisent seules dans les serres et la découverte de nombreux hybrides ne font que pousser ma curiosité. La quête de nouvelles plantes continue. Des plantes mères sont positionnées dans le jardin; d’autres sont plantées pour être observées. Toutes les fougères cultivées sont essentiellement d’extérieur; certaines, en voie de disparition ou protégées en France sont ainsi reproduites, choyées et confiées à des jardins botaniques ou des collectionneurs pour perpétuer leur avenir.

 

Des connaissances à transmettre

     Les foires aux plantes commencent. L’expérience acquise avec les années pouvait alors se transmettre à travers  les personnes et leurs jardins. Ma curiosité était devenue une spécialité ; mes connaissances s’étaient transformées en passion. Tout à coup, j’étais riche. Riche d’un savoir de plus en plus important qui ne demandait qu’à être transmis.

 Mes clients, sur les foires aux plantes ou par internet, aujourd’hui ne sont pas de simples acheteurs, ils sont avant tout des personnes à qui je donne des conseils de culture, à qui je propose des fougères adaptées à leur terrain et que j’accompagne autant de fois qu’il est nécessaire. Parler. Expliquer encore et encore.

      Depuis dix ans et à ce jour,  partout dans le monde, je continue à échanger mes connaissances. Des universités, des amis, des collègues, des passionnés, des botanistes continuent à m’envoyer des spores et des photos de fougères prises pendant un voyage. Tous avec la même envie : perpétuer la beauté des fougères dans le monde.

Vivent avec moi au moment où j’écris ce texte plus de 25 genres et 130 espèces de fougères .

 

Des fougères et ...une pierre

     Et la pierre, me direz-vous ? Elle est toujours là, avec moi. Nous prouvant à tous qu’elle est la représentante de nombreuses familles de fougères qui ne veulent pas s’éteindre. Elle fait partie du patrimoine de la terre, nous rappelant par sa présence qu’il est important de ne pas oublier trois mots essentiels : diversité, savoir, transmission.